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La COP30 devrait accélérer les efforts de lutte contre la déforestation

Le Brésil montre la voie à suivre, mais il manque encore une feuille de route à l’échelle mondiale

Des femmes autochtones brésiliennes participaient à une manifestation en faveur de la justice climatique et de la protection de la forêt amazonienne lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP3O) à Belém, au Brésil, le 17 novembre 2025.  © 2025 Anderson Coelho/Reuters

Le sommet des Nations Unies sur le climat de cette année (COP30) se tient actuellement à Belém, aux portes de l’Amazonie brésilienne. Le président Luiz Inácio Lula da Silva a inauguré le sommet en annonçant un fonds d’investissement mondial destiné à rémunérer les pays possédant des forêts tropicales pour le fait de conserver les arbres sur pied. Les peuples autochtones ont fait sentir leur présence à la COP30 depuis le début, exigeant la reconnaissance de leurs contributions en tant que défenseurs de l’environnement. 

Ces événements ont placé les milieux forestiers au cœur de la COP30, et suscité l’espoir qu’elle ferait progresser les efforts de protection des forêts critiques pour le climat et des communautés dont elles permettent la subsistance. 

À l’échelle nationale, un élan a été observé. Cette semaine, le Brésil a terminé le processus de reconnaissance juridique officielle de quatre territoires autochtones.

Dans l’un d’eux, situé dans l’État de Mato Grosso, des fermiers illégaux menacent de gagner du terrain sur la forêt et de la convertir en pâturages. Cette nouvelle a redonné espoir aux Manokis, le groupe autochtone dont c’est le territoire. « Nous prendrons place dans notre territoire la tête haute, sans peur, comme nos ancêtres nous l’ont appris », a déclaré Giovani Tapura, un chef du peuple autochtone manoki, à Human Rights Watch.

Le Brésil a également annoncé qu’il avait avancé dans le processus de reconnaissance officielle des frontières de 23 autres territoires. Il a été clairement démontré, surtout dans la région amazonienne, que les territoires de peuples autochtones et d’ascendance africaine qui sont délimités connaissent moins de déforestation que des zones comparables. 

Mais jusqu’ici, les négociations actuelles au sein de la conférence sur le climat n’ont pas abordé la question des engagements à mettre fin à la déforestation et à respecter les droits des peuples de la forêt.

La dernière version de travail du document final de la COP30 ne contient pas de feuille de route pour les forêts, alors que les pays avaient précédemment convenu de faire cesser et d’inverser les pertes forestières d’ici 2030. 

Le document final de la COP30 devrait comprendre un engagement de la part des gouvernements à entamer immédiatement des travaux sur une feuille de route assortie d’échéances, visant à endiguer la perte de surface forestière et à lutter contre la dégradation des forêts. 

Toute feuille de route destinée à la préservation des forêts devrait par ailleurs exprimer un engagement explicite à faire progresser le respect des droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales. En pratique, cela se traduirait par la reconnaissance légale des droits fonciers coutumiers, la lutte contre l’invasion illégale des territoires traditionnels, le renforcement de la gouvernance des terres gérées en commun et l’investissement dans des moyens de subsistance durables pour les communautés traditionnelles. Cette feuille de route devrait appeler explicitement à financer une conservation pilotée par les communautés. 

La COP30 devrait marquer un tournant pour la protection des forêts critiques pour le climat. Les gouvernements devraient mettre au point une feuille de route afin de mettre fin à la déforestation, et faire progresser le respect des droits.

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