(New York) – Philippe Bolopion, un ancien journaliste ayant ensuite occupé de hautes fonctions à Human Rights Watch pendant 13 ans, lors desquels il a mené d’importantes activités de plaidoyer au sujet d’atrocités commises dans des zones de conflit, a été nommé Directeur exécutif de Human Rights Watch, a annoncé l’organisation aujourd’hui. Philippe Bolopion avait précédemment gravi les échelons à Human Rights Watch pendant plus d’une décennie, y occupant plusieurs postes à haute responsabilité.
« La nomination de Philippe est un excellent choix. Il possède la vision stratégique, la force du leadership, la capacité de bien représenter Human Rights Watch en toutes circonstances, ainsi que les valeurs et la personnalité qui lui permettront de développer l'organisation », a déclaré Kenneth Roth, ex-Directeur exécutif de Human Rights Watch.
Philippe Bolopion a commencé sa carrière comme reporter au Kosovo. Il y a couvert les violences ethniques brutales commises dans cette province, les opérations de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies et la chute du président serbe Slobodan Milosevic, alors accusé de crimes de guerre. De 2000 à 2010, il a été le correspondant principal au siège de l’ONU à New York pour plusieurs médias français, notamment Radio France Internationale (RFI), le quotidien de référence français Le Monde et la chaîne d’information France 24.
« Human Rights Watch a un rôle essentiel à jouer pour amener les auteurs de crimes à rendre des comptes et pour promouvoir la paix et la justice, et je suis convaincu que Philippe sera un défenseur déterminé des victimes de violations des droits humains qui saura se faire entendre dans le monde entier », a déclaré le Dr Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix et membre des Elders. « Philippe était un journaliste bien connu à RFI au sujet des questions africaines, et il a ensuite efficacement mené des actions de plaidoyer lors de nombreuses crises qui ont touché le continent africain. »
En tant que journaliste, Philippe Bolopion a couvert les principales crises de l’époque, y compris celle qui a mené à la guerre en Irak ; il a été envoyé spécial au Darfour, dans la bande de Gaza, au Liban, en Haïti, au Sri Lanka et en République démocratique du Congo. Il est l’auteur de l’ouvrage « Guantanamo : Le bagne du bout du monde », un récit saisissant de sa visite du centre de détention militaire américain, auquel peu d’autres journalistes ont eu accès, et où il a rapidement conclu que le traitement de plusieurs prisonniers constituait une forme de torture.
« Le travail de Philippe en tant que journaliste a été caractérisé par ses reportages méticuleux et percutants. Il est profondément déterminé à dénoncer les injustices et à s’assurer que les détenteurs de pouvoir soient tenus de rendre des comptes », a déclaré Natalie Nougayrède, ancienne directrice du journal Le Monde. « Philippe est un défenseur intrépide des principes fondamentaux, vif et agile. À la tête de Human Rights Watch, il apportera tout son talent et son énergie à la lutte pour les droits humains, une tâche qui est aujourd’hui plus urgente que jamais. »
En 2010, après avoir couvert pendant une décennie les efforts de l’ONU pour mettre fin aux atrocités de masse et à divers conflits, Philippe Bolopion a rejoint Human Rights Watch afin de mieux concrétiser sur la scène mondiale son engagement en faveur des droits humains. Il a d’abord travaillé en tant que Directeur du plaidoyer auprès de l’ONU, puis a été nommé Directeur adjoint chargé du plaidoyer mondial en 2016. Dans le cadre de ces responsabilités, il a ardemment défendu les droits des personnes piégées dans des crises majeures, au Myanmar, au Burundi, au Soudan du Sud, en République centrafricaine, au Cameroun et au Mali, contribuant souvent aux activités de plaidoyer et de recherche sur le terrain.
Philippe Bolopion a notamment plaidé pour le déploiement d’une mission internationale de maintien de la paix en République centrafricaine, dénoncé les ventes d’armes à l’Arabie saoudite par des pays occidentaux malgré le risque qu’elles soient utilisées lors de crimes de guerre au Yémen, et contribué à la création avec des partenaires locaux et internationaux d’une coalition dénonçant l’oppression systématique des Palestiniens par le gouvernement israélien. Il a aussi codirigé la campagne qui a permis d’empêcher l’obtention par la Russie d’un siège au Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Tout au long de cette période, Philippe Bolopion a été une voix puissante dans les médias pour la défense des victimes de violations des droits humains à travers le monde.
Plus récemment, Philippe Bolopion avait rejoint la société française de gestion d’actifs TOBAM, pour participer au lancement d’une stratégie d’investissement mettant en lumière les coûts élevés que les régimes autoritaires représentent pour les investisseurs.
« J’ai pu observer l’approche percutante de Philippe en matière de leadership à l’égard de plusieurs questions importantes des droits humains en Afrique, notamment en République centrafricaine où ses activités de plaidoyer ont contribué aux enquêtes du Procureur de la Cour pénale internationale pour traduire en justice des chefs de milices ; c’est précisément ce dont Human Rights Watch a besoin en ce moment », a déclaré Mausi Segun, directrice de la division Afrique à Human Rights Watch. « Je suis enthousiasmée par la perspective de ce que l’organisation peut accomplir, en ce moment où la jouissance des droits humains n’est guère qu’un mirage pour de nombreuses personnes à travers le monde. »
Philippe Bolopion accède à la direction de Human Rights Watch à un moment marqué par d’importants défis. La démocratie est en recul dans une large partie du monde depuis deux décennies, les normes relatives aux droits humains et durement acquises risquent d’être érodées, et des atrocités massives sont commises au Soudan, à Gaza, en Ukraine et ailleurs. Parmi les tâches prioritaires de Philippe Bolopion figureront la mobilisation de nouvelles ressources et le renforcement du rôle unique et de l’impact de Human Rights Watch, qui s’appuie sur divers outils : des enquêtes innovantes et rigoureuses, des rapports et communiqués qui affirment des faits permettant de démentir la propagande, ainsi que des campagnes de plaidoyer pragmatiques, visant à augmenter le coût des abus commis par des acteurs puissants.
« Le mouvement des droits humains fait face à une forte tempête : la Chine et la Russie poursuivent de manière effrontée leur stratégie d’affaiblir les droits à l’échelle mondiale, pendant que l’administration Trump s’attaque aux piliers de la démocratie américaine, avec des effets dévastateurs pour l’écosystème mondial des droits humains », a affirmé Philippe Bolopion. « Human Rights Watch est dans une position unique pour faire face à ce défi en dépit du vacarme, en affirmant les faits, en dénonçant les crimes, en alertant le public et en faisant pression sur les détenteurs de pouvoir afin que les auteurs d’abus soient tenus responsables. »
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