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L'éducation au Mali paralysée par le siège imposé par un groupe armé islamiste

La junte a fermé les écoles et les universités dans tout le pays

La junte militaire du Mali a temporairement fermé toutes les écoles et universités après qu'un groupe armé islamiste a assiégé Bamako, la capitale, et coupé l'approvisionnement en carburant, aggravant ainsi les souffrances d’enfants et de jeunes dont l'éducation est perturbée depuis des années à cause du conflit.

Une école fermée à Bamako, au Mali, le 27 octobre 2025. © 2025 Privé

Le ministre de l'Éducation nationale du Mali a annoncé le 26 octobre la suspension des cours dans tout le pays, en raison de « perturbations dans l'approvisionnement en carburant » qui a un impact sur les transports des élèves et du personnel éducatif.

Depuis début septembre, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM ou Jama'at Nusrat al-Islam wa al-Muslimeen, JNIM), lié à Al-Qaïda, a attaqué des centaines de camions-citernes et enlevé ou agressé des chauffeurs de camions-citernes. Le siège a paralysé Bamako, entravant ses voies d'approvisionnement et perturbant les transports publics et privés ainsi que l'accès à l'électricité.

Le ministre de l'Éducation nationale a déclaré que les cours reprendraient le 10 novembre. Cependant, comme me l'ont confié certains enseignants et autres éducateurs, même de courtes interruptions peuvent affecter l'éducation des élèves dans un pays en proie à un conflit armé, à la violence et aux déplacements de population. « Une courte pause peut avoir des conséquences énormes », a déclaré un directeur d’école adjoint dans le district de Bamako. « La fermeture des écoles peut répondre aux défis immédiats, mais elle pourrait aggraver encore les dommages causés par le GSIM. »

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a signalé qu'en juin 2025, plus de 2 000 écoles restaient fermées à travers le Mali en raison de l'insécurité, touchant plus de 600 000 élèves.

En 2011, le Conseil de sécurité de l’ONU avait adopté une résolution exhortant les parties au conflit armé « à ne pas priver les enfants d’accès à l'éducation ».

Les lois de la guerre n'interdisent pas les sièges, mais les parties belligérantes doivent respecter des principes tels que la distinction et la proportionnalité et prendre toutes les précautions possibles pour éviter les dommages causés à la population civile. Les sièges ne peuvent inclure des tactiques qui empêchent les civils d'accéder à des biens essentiels à leur survie.

Le GSIM devrait immédiatement cesser toutes attaques visant des civils ou des biens civils, et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire à la population.

Les autorités maliennes devraient respecter leurs obligations en vertu du droit international relatif aux droits humains afin de garantir à tous le droit à l'éducation, même en situation d'urgence. Cela signifie qu'elles ne doivent fermer les écoles et les universités que lorsque cela est considéré strictement nécessaire et une réaction proportionnée pour atteindre un objectif légitime, que ces fermetures doivent être limitées dans le temps et que les écoles doivent rouvrir aussitôt que les conditions le permettent. Les autorités doivent au minimum veiller à ce que le droit des enfants à l'enseignement primaire obligatoire soit une priorité absolue.

Les deux parties au conflit au Mali se doivent de faire davantage pour protéger les enfants de ce pays.

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